Pardonner sans toutefois oublier

11 avril 2015

Pardonner sans toutefois oublier

C’est en parcourant les réseaux sociaux ce matin que j’ai réalisé qu’on était le 11 avril. Date commémorative de l’arrestation de l’ex-président Laurent Gbagbo qui mettait ainsi fin à six longs mois de crise postélectorale sanglante en Côte d’Ivoire. Ce 11 avril, les populations ivoiriennes la perçoivent différemment. Pour certains, c’est une fête, pour d’autres, c’est une défaite. Si je ne sais pas trop où me situer entre ces deux mondes. Je ne suis pas pour autant insensible à cette date. Quand j’ai pris conscience qu’on était le 11 avril, je me suis souvenue des heures chaudes de la crise postélectorale. Comme si une main invisible avait activé le bouton ‘’replay’’ d’une commande, les images affluaient dans ma mémoire. Réveillant en moi la peur, l’angoisse et la tristesse d’autrefois.
STOP…
Ma mémoire s’est attardée sur ce jour, où, pendant la crise postélectorale je suivais ‘’Les douze coups de midi’’ sur TF1, quand des bruits provenant de l’extérieur ont attiré mon attention. Je me suis levée. J’ai tiré soigneusement les rideaux de la fenêtre. Dans les rues de mon quartier, des jeunes torses nus armés de Kalachnikov étaient en train d’investir tout le périmètre. Ils se dirigeaient sur les positions de l’armée fidèle à Laurent Gbagbo postée à l’entrée du quartier. L’un d’eux me repéra et s’écria ‘’Mogor bé san fai’’ ce qui signifie en langue malinké ‘’il y’a quelqu’un en haut’’. ‘’On termine ce pourquoi nous sommes venus et après on viendra régler ce détail’’ lança un autre. Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie. Les minutes d’après, les échanges de tirs éclataient entre les deux groupes rivaux. Mon quartier se transformait en champs de bataille.
Une paix retrouvée
Ces jours noirs sont bien loin à présent. Chacun en Côte d’Ivoire a souffert d’une manière ou d’une autre de cette crise. Ce 11 avril 2015, je souhaite pour ma chère Côte d’Ivoire des élections apaisées. Que Dieu panse les blessures et estompe tous les désirs de vengeance.
Plus jamais ça en Côte d’Ivoire.
Mariam Sorelle

Partagez

Commentaires

Benjamin Yobouet
Répondre

Je me souviens également comme si c'était hier de ce jour historique pleins d'émotions, de sensations... Bel article Mariam , cordialement :) !